DISPARITION DE J.P. BELMONDO. SALUT L’ARTISTE !
Jean-Paul Belmondo est décédé le 6 septembre dernier à l’âge de 88 ans. Sa disparition n’a pas manqué de provoquer un flot d’hommages dans les médias sur la carrière du brillant comédien aux 80 films.
Tout a été presque dit sur sa carrière au cinéma. Dans l’avant-propos de son livre Mille vies valent mieux qu’une, librairie Arthème Fayard 2016. J.P Belmondo souligne qu’il a « cultivé très tôt la liberté et l’allégresse peut-être parce que j’étais un enfant de la guerre, peut-être aussi parce que mes parents me les ont montrées et m’ont laissé les prendre, peut-être enfin parce que j’ai décidé que c’était de cela que ma vie serait faite… Le cinéma m’a mis sous les projecteurs en 1960 et je n’en suis jamais sorti. Jean-Luc Godard avec À bout de souffle a scellé mon destin celui que je voulais, être un acteur qu’on désire, que les réalisateurs recherchent, que les téléspectateurs aiment … et surtout, surtout, m’amuser et jouer. » Ce que les grands médias ont zappé c’est Bébel le généreux au cinéma comme sur les planches. Est-il utile de rappeler qu’il a fait le conservatoire national supérieur d’art dramatique avant de jouer au théâtre. D’ailleurs, il fit son grand retour sur les planches 28 ans plus tard avec Kean d’Alexandre Dumas et Cyrano.
Belmondo fut aussi Président du Syndicat français des acteurs Cgt de 1963 à 1966. Il fit d’ailleurs la Une de la Vie Ouvrière en décembre 64 (notre photo). Dans son bouquin Mille vies valent mieux qu’une, Belmondo précise qu’en novembre 1963 « après le succès de l’Homme de Rio, il avait été élu à l’unanimité à la présidence du Sfa en indiquant qu’il s’était toujours senti « concerné par les combats militants car il était question de défendre nos droits à une époque où les réalisateurs empoché toute la gloire et les producteurs tout le pognon … J’étais fort honoré d’occuper un rôle que Gérard Philippe avait endossé et d’en faire bon usage c’est-à-dire noble et utile. En plus, j’avais mon copain Michel Piccoli comme second. ».
Un dernier mot, avant d’être un acteur à succès, Belmondo fut une égérie de la Nouvelle Vague (de Chabrol à Truffaut en passant par Godard). On ignore trop souvent qu’il débuta dans un film soutenu par la Cgt et produit par la coopérative générale du cinéma français, les Copains du dimanche de Henri Aisner en 1956.
Et encore merci l’artiste !
LE SFA SALUE L’ARTISTE DRAMATIQUE ET LE SYNDICALISTE !
Dans un communiqué rendu public le 7 septembre dernier, le Syndicat française des artistes interprètes a rendu hommage à Jean-Paul Belmondo en déclarant qu’il « a tiré définitivement sa révérence hier. Si les médias saluent son immense talent et sa riche carrière, nous ajoutons à ce flot d’hommages un aspect méconnu de sa vie : son engagement syndical, au service du Sfa et de la Cgt. Sa carrière cinématographique a en effet démarré en 1957, dans un film réalisé par Henri Aisner et commandé par la Cgt. Intitulé les copains du dimanche (qui avait aussi au générique Michel Piccoli), l’objectif de ce film était de célébrer la fraternité ouvrière, ainsi que le résumait Jean-Paul Belmondo lui-même dans un ouvrage paru en 2016.
Rapidement, il prend sa carte à ce qui était à l’époque le Syndicat français des acteurs (SFA), et participe en 1962 à son premier Gala de l’Union, pour l’Union des Artistes. En novembre 63, peu de temps après avoir tourné L’homme de Rio, il est élu président du syndicat, à l’unanimité. Voici dans le même ouvrage cité plus haut ce qu’il déclara au sujet de son engagement : Je m’étais toujours senti concerné par les combats militants, car il était question de défendre nos droits à une époque où les réalisateurs empochaient toute la gloire, et les producteurs tout le pognon. [...] Ma considération pour le métier d’acteur était bien trop grande pour permettre sans broncher qu’on nous dévalue, nous spolie, nous maltraite. [...] Il n’était donc pas question de combattre à distance, de loin, sans être immergé dans les préoccupations communes. Durant 3 ans, Jean-Paul Belmondo mit sa notoriété au service du syndicat et des artistes à la position moins assurée : Le spectacle, ce sont les quelque vingt mille comédiens, acteurs de cinéma, de théâtre, de télé, qui travaillent quand on veut bien leur en donner l’occasion et dont beaucoup ont bien du mal à vivre de leur métier, ce métier qu’ils ont choisi et qu’ils aiment. Et ceux-là, je vous assure, ils ont besoin d’être syndiqués et de se battre pour la vie. J’ai des tas d’amis qui travaillent trois mois par an et moins parfois. Mais il faut manger pendant douze mois. Les sources d’emploi, voilà le problème.
Il démissionne de son mandat en 1966, trop accaparé par sa carrière à la croissance exponentielle, ainsi qu’il l’expose dans un courrier que nous reproduisons ci-après. Il resta adhérent du syndicat de nombreuses années après, et continua encore, quand le temps le lui permettait, de participer aux Galas de l’Union.
Nous adressons, au nom de tout le SFA, nos plus sincères condoléances à sa famille, et saluons encore une fois l’homme, l’artiste et le militant qu’il fut. Adieu, camarade. ».
DISPARITION DE JEAN-PAUL BELMONDO. SALUT CAMARADE !Nos camarades de la Cgt de France Télévisions nous ont communiqué le message suivant « suite à votre message, nous avons fait un sujet pour Culture Prime, l’offre culturelle commune aux 6 entreprises de l’audiovisuel public sur les réseaux sociaux. La publication est en ligne depuis ce 13 septembre matin. N’hésitez pas à la partager sur vos réseaux. Pascal Szidon, Chef de projet numérique. ».
Voici le lien vers cette publication : https://www.facebook.com/francetvarts/videos/920587348888752