PROJET DE RÉFORME DES RETRAITES : OU EN SOMMES-NOUS ?
SUSPENSION DU PROJET DE REFORME SUR LA RETRAITE …
Covid-19 oblige, E. Macron a le 16 mars annoncé qu’il suspendait toutes les réformes en cours à commencer par celle des retraites.
Peu avant, le gouvernement avait eu recours au 49-3 pour faire passer sa réforme anti-sociale et le 3 mars la Cgt et Fo avaient claqué la porte de la Conférence de financement sur la retraite.
49-3 : UNE SEULE REPONSE LA MOBILISATION !
Le 2 mars dernier, l’intersyndicale (Cgt, Fo, Cfe-Cgc, Fo, FSU, Union syndicale Solidaires, Fidl, Mnl, Unef et Unl) après avoir pris acte de l’annonce faite par le Premier Ministre le samedi 29 février dernier en fin d’après-midi d’utiliser l’article 49-3 de la constitution a souligné que « cette procédure gouvernementale permet de faire passer sans vote à l’Assemblée Nationale le projet de loi portant sur le système de retraites par points.
Cela démontre l’impuissance du gouvernement à répondre aux interrogations sérieuses et légitimes des parlementaires à propos de ce projet incomplet, très approximatif aux multiples inconnues. C'est une nouvelle preuve, si celle-ci était nécessaire, que le gouvernement refuse le débat et veut faire passer en force ce projet de régression sociale minoritaire dans l’opinion publique. Deux motions de censure sont désormais déposées, et imposent au gouvernement de s’expliquer par un discours de politique générale. Les organisations réaffirment leur opposition à ce projet et la nécessité de créer de nouveaux droits pour les salariés, privés d'emploi, étudiants, lycéens, retraité-es.
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL et UNEF appellent à poursuivre les actions sans relâche, sous toutes les formes décidées localement. Elles appellent à multiplier partout localement des rassemblements dès lundi 2 mars, et à organiser des manifestations devant les préfectures et sous-préfectures le mardi 3 mars, y compris par le recours à la grève, au moment de ce passage en force au parlement, afin de signifier massivement avec force le rejet de ce texte. Les mobilisations massives très importantes initiées depuis le 5 décembre n'ont pas été́ entendues par ce gouvernement mais le poussent à la faute. Elles poursuivent et amplifient, dans ce cadre, la construction d’une grande journée de grève interprofessionnelle et de manifestations dans tout le pays mardi 31 mars pour mettre en échec ce projet de loi ainsi que les suites si nécessaire.
De son côté la Cgt a le même jour, dénoncé le recours à « 49-3 de la constitution dans le but de couper court aux débats contradictoires à l’assemblée nationale concernant le projet de réforme sur les retraites. Profiter d’un problème sanitaire grave pour essayer de régler en catimini un conflit social majeur est pour le moins surprenant voire franchement indécent. Une nouvelle fois, comme le dénonce la CGT depuis des mois, le gouvernement affiche sa conception du dialogue et de l’écoute… alors qu’il devient compliqué de contester le rejet massif de ce projet de loi par une très grande majorité de l’opinion publique. Nous sommes bien loin des déclarations présidentielles concernant un soi-disant « Acte 2 » du quinquennat. Dans la même idée, le Premier ministre persiste et signe en écrivant samedi aux organisations syndicales un courrier vantant sa réforme, son esprit d’ouverture et la prise en compte des revendications syndicales dans son projet de loi. Incroyable ! Comment, dans ces conditions, donner du crédit aux futures « concertations » gouvernementales ? Face à un tel mépris de la démocratie, la Cgt appelle à une riposte massive dans la continuité des mobilisations débutées le 5 décembre… ».
CONFERENCE DE FINANCEMENT : LA CGT ET FO CLAQUENT LA PORTE !
Le 3 mars dernier, la cgt a officiellement annoncé qu’elle quittait la conférence de financement en rappelant qu’elle « a fait des propositions concrètes et étayées en matière de réforme des retraites améliorant le système actuel, lors de la conférence de financement du 18 février.
La Cgt a adressé un courrier au Premier ministre, le 25 février, rappelant ses propositions et exigeant une réponse à celles-ci. Non seulement, le Premier ministre ne répond pas mais il choisit de recourir au 49-3 en confisquant le débat démocratique sur le projet de réforme des retraites, tout en adressant un courrier aux partenaires sociaux, persistant sur ses objectifs de régression sociale. Le Premier ministre indique, si l’on en doutait, que les Français devraient travailler plus longtemps. De plus, il confirme qu’en cas d’absence d’accord dans la conférence de financement, le gouvernement décidera in fine d’imposer l’âge pivot. Encore un nouvel exemple de la conception autoritaire que l’exécutif en place a de la démocratie. La CGT ne servira pas d’alibi dans une conférence où tout est joué d’avance. En ce sens, la CGT décide de ne pas participer à une telle mascarade et quitte la conférence de financement. ».
La veille le Bureau Confédéral de Fo avait annoncé qu’elle ne participerait plus aux travaux de la conférence de financement sensés se conclure en avril prochain, en soulignant que « l’objectif assigné par la Premier Ministre est bien de demander aux français de travailler plus longtemps » … « la cohérence amène Fo à refuser l’impasse à laquelle conduit cette conférence de l’équilibre et du financement, celle du recul à nouveau de l’âge de la retraite et estime par conséquent le moment venu d’en sortir. ».