Mise à jour le 11 juillet 2014

 

NON À L’AUSTÉRITÉ BUDGÉTAIRE POUR L’AUDIOVISUEL PUBLIC …

 Les concours du budget de l’Etat à l’audiovisuel public vont être sévèrement amputés dès 2015. En effet, le gouvernement a présenté à l’Assemblée nationale le 9  juillet, les grandes lignes du budget triennal 2015-2017 : si les crédits de la culture sont maintenus,  ce que l’on  doit à la forte mobilisation, cette stabilisation s’accompagne d’une réduction de la contribution de l’Etat à l’audiovisuel public de 84 millions en 2015, puis de près de 100 millions en 2016 et encore de 80 millions en 2017.

Si le gouvernement a renoncé pour les 3 prochaines années à des coupes supplémentaires sur la partie du budget consacrée  au spectacle vivant en particulier, le prix à payer sera une amputation de 263 millions de crédits budgétaires à l’audiovisuel public en 3 ans ! Au final, le budget du ministère de la culture et de la communication connaitra une baisse supplémentaire  de 82 millions dès 2015.

Ces transferts de crédits au nom de l’austérité budgétaire sont inacceptables. Rappelons qu’ils s’inscrivent dans la logique du pacte de responsabilité qui ponctionne 18 milliards en 3 ans sur les budgets publics et le fonctionnement des services publics. La Ministre de la culture et de la communication s’était pourtant engagée lors du dernier Comité Technique Ministériel à ce qu’il n’y ait pas de logique de « vases communicants » : comme nous l’avions anticipé, c’est bien par la ponction ici que l’on parvient à « sanctuariser »là.

Cette annonce intervient alors que  l’audiovisuel public est notoirement sous financé ces dernières années, en particulier à France Télévisions, par la non compensation par l’Etat des pertes de recettes publicitaires dues à la réforme Sarkozy,  alors même que l’entreprise est déjà soumise à des économies drastiques  dont un plan de départ volontaire qui doit produire 30M€ d'économies d’ici 3 ans en supprimant 350 emplois. Quant à l’INA, il a déjà subi une ponction de 20 millions sur son fonds de roulement en 2014…

C’est donc la capacité des entreprises publiques de l’audiovisuel à remplir leurs missions, à améliorer la qualité des programmes sur tout le territoire qui est mise en cause. Le comble du cynisme libéral est à mettre au crédit de Bercy qui annonce que « la fin des concours du budget de l’Etat aux sociétés de l’audiovisuel public confortera leur indépendance » sic !

D’où le retour du niveau de la redevance dans le débat public  et le risque  d’une hausse considérable de la contribution qui viendrait grever encore davantage le pouvoir d’achat des salariés et retraités les plus modestes déjà soumis à de multiples ponctions sur leurs revenus.

La Fédération du spectacle CGT et ses syndicats vont poursuivre et intensifier leurs actions pour s’opposer à ces orientations budgétaires destructrices d’emplois et porteuses d’une asphyxie financière du service public de la culture et de la communication comme nous le faisons et d’une même voix, face aux atteintes aux droits des demandeurs d’emplois, des salariés intérimaires et intermittents.

Pas de culture sans  un service public de l’audiovisuel fort et doté des ressources nécessaires à son développement.

Paris, le 11/07/2014.