Mise à jour le 18 avril 2011

 

LES MOLIERES 2011 :

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs, le SYNDEAC et la Fédération CGT du
Spectacle m’ont demandé de lire le texte suivant :
Il est toujours délicat de s'immiscer dans une fête pour prononcer une parole
dérangeante. Mais nous voulons dire la souffrance et la précarité de nombre de
comédiens et d'artistes, le malaise des responsables culturels, des personnels
administratifs et techniques du théâtre. Le spectacle vivant, les arts visuels voient
leur métier attaqué.
Les baisses des financements de l'Etat et celles de certains départements ou régions
dues à la réforme fiscale des Collectivités Territoriales ont des conséquences
graves : chute de la diffusion, diminution des temps de répétitions, du nombre
d'interprètes et de leurs salaires, minimalisme des scénographies…
Alors que les publics nous soutiennent avec ferveur, en particulier les jeunes, que la
créativité est forte et diverse, tous les spectacles se réduiront-ils peu à peu à un
monologue écrit par l'acteur lui-même, juché devant une toile blanche sur fond noir ?
Ce n'est plus un spectacle, c'est un faire-part.
Les élections présidentielles approchent.
Il n'y a pas trop d'artistes, il n'y a pas trop de compagnies, il y a trop d'argent perdu
dans des niches fiscales ou gâché dans des projets néfastes. Les artistes ne sont
responsables ni de la dette, ni de son augmentation.
[Les élections présidentielles approchent.] Nous demandons de la reconnaissance
avec le vote d'une loi qui affirme l'importance de la place de l'art dans notre société,
dans le cadre d'une nouvelle étape de la décentralisation.
Nous voulons un Ministère de la Culture fort, sans agences, ni Conseil de la Création
Artistique. Il doit pouvoir, avec des moyens en augmentation :
• décider de mesures nouvelles
• restaurer les capacités artistiques des structures, des compagnies, des
ensembles musicaux
• mettre en place un vaste plan d'éducation artistique
• effectuer un nouveau pas vers la démocratisation culturelle.
Nous réclamons dans le secteur social :
• la confirmation de la parole du gouvernement sur le maintien d’un système
mutualisé au titre des congés payés pour les salariés intermittents
• la pérennisation du système spécifique d’assurance chômage des artistes et
des techniciens du spectacle vivant et enregistré engagés par intermittence.
L'Europe actuelle considère trop les oeuvres de l'esprit comme des marchandises et
le soutien à l'art et à la culture comme facultatif. Nous voulons une Europe
démocratique, libre, sociale, dotée d'une politique artistique et culturelle commune.
Monsieur le Ministre, les industries culturelles, le virtuel, ont leur indéniable
importance, mais l'art du théâtre, le spectacle vivant, les arts visuels, qu'ils soient
publics ou privés, demandent de l’attention, de l'ambition.
Ils méritent le plan de développement, but de notre prochaine mobilisation, plan de
développement auquel le Président lui-même s'était déclaré ouvert.
Merci de votre attention.