Mise à jour le 26 juin 2020

 

QUAND LA PRÉFECTURE DE POLICE DE PARIS S’ATTAQUE ILLÉGALEMENT AU DROIT DE MANIFESTER

Le 6 juin dernier, la CGT spectacle appelait à de nombreux rassemblements en France pour exiger des mesures concrètes pour la culture un mois après les annonces d’Emmanuel Macron.

Sur le fond du dossier, nous ne pouvions que constater que si les artistes et les techniciens intermittents du spectacle en cours d’indemnisation voient leurs droits prolongés jusqu’au 31 août 2021, le Président qui prétendait « ne laisser personne sur le bord de la route » n’a pas tenu parole : une inconnue demeure pour certains retours de congés maternité et maladie, rien de prévu pour les entrants, notamment les jeunes, ou ceux en rupture de droit des millions de chômeurs du régime général confrontés au refus d’une prolongation des droits tout aussi légitime que pour nos professions, un durcissement encore à venir avec la poursuite de la réforme de l’assurance chômage...

Rien n’est prévu pour la relance dans la Culture, comme si le maintien des droits à l’assurance chômage était la seule mesure véritablement prise.

Les conditions de reprise viennent d’être assouplies, mais beaucoup de festivals restent annulés, et les jauges restent réduites au cinéma comme dans le spectacle vivant.
Nous avons besoin d’un vaste plan de relance pour éviter la disparition de milliers de projets et ses répercussions pour l’emploi.

L’annonce des rassemblements du 6 juin a donc permis d’accélérer les décisions, et, les raisons de la colère restent légitimes.

De plus, les militant-e-s venu-e-s manifester près du ministère de la Culture le 6 juin commencent à recevoir des amendes de 135 € pour « participation à une manifestation interdite ». Il faut noter que tous les participant.e.s portaient des masques contrairement à la moitié des policiers qui nous évacuait de la place.

Or le Conseil d’État, saisi par la CGT, Solidaires, la FSU, le Syndicat des avocats de France (SAF), le Syndicat de la magistrature (SM), la Ligue des droits de l’Homme, a rendu son arrêt le 13 juin et a annulé l’interdiction de manifester.

Les mêmes organisations, rejointes par FO, ont déposé un recours contre le nouveau décret gouvernemental, qui prétend désormais nous imposer une demande d’autorisation préalable, plutôt qu’une simple déclaration de manifestation. Ce nouveau recours sera jugé à l’audience du 29 juin.

En attendant, sur la base de la première décision du conseil d’État, nous allons accompagner toutes les militantes et tous les militants qui ont reçu une amende illégale, avec un recours type au tribunal de police et une action collective en justice.